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Page:Hegel - Système des beaux-arts, t. 1, trad. Bénard, 1860.djvu/72

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architecture symbolique.

ment et excitent en elle de vagues pensées comme les sons mélancoliques d’une cloche. Les portes se succèdent ensuite, et alternent diversement avec des rangées de sphinx. Tantôt c’est une place découverte, entourée de murs ordinaires, qui s’ouvre devant vous avec des allées de colonnes conduisant à ces murs. Vient ensuite une place couverte, sans toutefois servir d’habitation ; c’est une forêt de colonnes qui ne supportent aucune voûte mais simplement des tables de pierre. Après ces allées de sphinx, ces rangées de colonnes, ces murailles parsemées d’hiéroglyphes, après un portique avec des ailes, devant lesquelles s’élèvent des obélisques et sont accroupis des lions, ou encore après des cours d’entrées, environnées d’allées plus étroites, le tout se termine par le temple proprement dit, le sanctuaire (σηκὸς), — suivant Strabon, de moyenne grandeur. Aucune image du dieu. Quelquefois seulement une statue d’animal. Cette demeure de la divinité était quelquefois Un monolithe, comme le temple de Buto, dont Hérodote fait la description suivante (ii. c. 155). « Il est, dit-il, d’une seule pierre en hauteur et en largeur ; ses côtés sont égaux ; chacune de ces dimensions est de 40 coudées. Une autre pierre dont les rebords ont quatre coudées lui sert de couverture. » Mais, en général, les sanctuaires sont si petits, qu’une assemblée de fidèles ne peut y trouver place. Or, une réunion d’adorateurs est nécessaire à un temple. Autrement, ce n’est plus qu’une botte, une chambre du trésor, un lieu où l’on conserve les images sacrées, etc.