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Munich où il rédige le Morgenblatt, (décembre 1827-septembre 1828) ; puis il part pour l’Italie, visite Gênes, Florence, Bologne et Venise, et, après un passage à Berlin, arrive à Hambourg (novembre 1829) où il se trouve encore quand éclate à Paris la révolution de juillet.

Il y avait longtemps que l’idée d’aller vivre dans la grande cité révolutionnaire hantait le cerveau de Heine. Déjà en 1823, il avait écrit à Immermann : « Je serai cet automne à Paris ; je compte y rester plusieurs années, travailler, comme un ermite, à la bibliothèque royale et contribuer activement à faire connaître la littérature allemande, qui commence à prendre pied en France. »

Ce ne fut qu’en 1831 que la faculté de réaliser son projet se présenta à Heine. L’éditeur Cotta lui proposa de rendre compte dans l’Allgemeine Zeitung d’Augsbourg, des événements politiques et littéraires de France. Il accepta cette offre avec d’autant plus d’enthousiasme que son action politique commençait à lui rendre fort brûlant le sol de l’Allemagne. Le 3 mai 1831, il arrivait à Paris.

Il s’y fit rapidement un nom dans les lettres. Tandis qu’il tenait l’Allemagne au courant des choses françaises, il s’efforçait de renseigner le public français sur le mouvement philosophique et littéraire d’Outre-Rhin. Buloz lui ouvrit la Revue des Deux-Mondes et l’éditeur des romantiques, Renduel, publia coup sur coup De la France (1833), traduction de certaines de ses correspondances de l’Allgemeine Zeitung, une adaptation des Reisebilder (1834) et le livre De l’Allemagne (1835), dont plusieurs chapitres parurent en français avant même d’être donnés en allemand. En même temps, ses éditeurs hambourgeois, Hoffmann et Campe, donnèrent de lui en allemand : Contribution à l’histoire des belles-lettres modernes en Allemagne (1833), ouvrage