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« Guéris-moi mon cœur endolori, et je dirai et chanterai matin et soir avec ferveur : Gloire à toi, Marie ! »


3

Le fils malade et la mère dormaient dans leur chambrette ; survint la mère de Dieu qui entra sur la pointe du pied.

Elle se pencha sur le malade, appuya légèrement sa main sur son cœur, sourit doucement et disparut.

La mère vit tout comme dans un rêve et a même vu quelque chose de plus ; elle sortit de son assoupissement ; les chiens dans la cour aboyaient si fort !

Son fils était là, étendu sur son grabat, et il était mort ; les lueurs rouges du matin se jouaient sur ses joues blanches.

La mère joignit pieusement les mains, et pieusement à voix basse elle chanta : « Gloire à toi, Marie ! »


APPENDICE


1

— Lis de mon amour, tu te tiens tout songeur auprès du ruisseau, tu regardes l’eau mélancoliquement en soupirant : « Malheur ! » et « Hélas ! »

— « Va-t’en avec tes mots enjôleurs ! Je n’ignore pas, homme trompeur, que ma cousine, la rose, a gagné ton cœur qui ment. »


2

Dans les baisers que de mensonge ! En apparence quelles délices ! Ah ! qu’il est doux de tromper, mais être trompé est plus doux encore !

Bien-aimée, tu as beau te défendre, je sais bien ce que tu permets ! Je veux croire à ce que tu jures et jurer ce à quoi tu crois.