- (Ferd. Freiligrath : Le Roi nègre.)
Atta Troll a été composé en allemand et en vers allemands[1]. L’original n’aura-t-il rien perdu, dans une traduction française en prose, de son parfum et de sa couleur, partie si essentielle dans un poème qui n’a pas de sujet bien palpable ? et les arabesques, les allusions dont cette fable n’est que le prétexte, seront-elles bien comprises de tous ceux qui ne connaissent pas le mouvement littéraire, politique et social du pays germanique ? C’est ce qu’il serait, je le crains, téméraire d’affirmer. Et cependant je livre cette traduction au public français. La confiance que j’ai dans la sagacité des compatriotes de Champollion, le déchiffreur des hiéroglyphes, me fait croire que plus d’un trouvera quelque intérêt dans ces pages, car, pour peu que le lecteur soit capable de deviner sur de simples indices les affaires d’outre-Rhin qu’il ignore, il respirera dans ce poème fantastique la vie intime de la mystérieuse Allemagne.
À l’époque où Atta Troll fut écrit, la prétendue poésie politique florissait encore de l’autre côté du Rhin. Les muses
- ↑ En 1841.