Combien de rues me manquent, et dont la perte m’est bien pénible ! Où est la maison où j’ai reçu et donné les premiers baisers de l’amour ?
Où est l’imprimerie où j’ai fait imprimer les Reisebilder ? Où est la taverne où j’ai avalé les premières huîtres ?
Et le Dreckwall, où est donc le Dreckwall ? Je le cherche inutilement ! Où est le café nommé Pavillon, où j’ai tant mangé de gâteaux ?
Où est l’Hôtel de Ville où trônaient le sénat et la bourgeoisie ? Tout est devenu la proie des flammes ! La flamme n’a épargné aucun sanctuaire.
Les habitants y songent encore avec effroi, et d’un air mélancolique et en soupirant ils me racontaient l’épouvantable catastrophe.
« L’incendie prit à la fois de tous côtés ; on ne voyait que feu et fumée. Les tours des églises flambaient et s’écroulaient avec un fracas terrible.
« La vieille Bourse est brûlée, là où se promenaient nos pères, et où pendant des siècles ils ont fait de bonnes affaires en trafiquant aussi honnêtement que possible.
« La Banque, cette âme d’argent de la ville, et son grand livre où chacun est estimé à sa juste valeur, sont restés intacts, Dieu soit loué !