Page:Heine - Poëmes et légendes, 1861.djvu/283

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histoires de héros ; les hommes sont les mêmes, seulement les noms sont changés.

Leur sort est le même aussi. Quelque fièrement que flottent les joyeux étendards, le héros, selon la vieille coutume, doit succomber sous les forces brutales des brutes.

Et cette fois, le taureau a même fait une alliance avec l’ours. — Vous tombez, Magyars, mais consolez-vous, nous autres Allemands, nous avons bu une honte plus amère.

Du moins ce sont des animaux tant soit peu respectables qui vous ont surmontés honnêtement ; mais nous passons sous le joug de loups, de pourceaux et de chiens vulgaires.

Cela hurle, grogne et aboie ; le rouge me monte au front quand je pense quels animaux sont nos vainqueurs ! — Mais silence, ô poète, ces pensées t’excitent ; tu es malade, et te taire vaudrait mieux pour ta santé.