Page:Heine - Poëmes et légendes, 1861.djvu/377

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Elle proclame de sa bouche d’airain tout le bien qu’il a fait à sa ville et à ses concitoyens, de quelque confession qu’ils fussent.

Ô grand bienfaiteur de l’humanité ! après ta mort, comme pendant ta vie, la grosse cloche aura annoncé chacune de tes bonnes actions !

L’enterrement fut célébré avec pompe et magnificence. La foule s’y pressait pleine d’admiration et de respect.

Sur un corbillard noir, orné de panaches de noires plumes d’autruche, reposait le cercueil couvert de velours noir.

Il était tout resplendissant de larmes d’argent, de broderies d’argent ; de l’argent sur un fond noir fait toujours un bel effet.

Le char était traîné par six chevaux affublés de housses noires ; elles tombaient, comme des manteaux de deuil, jusqu’à leurs sabots.

Derrière le char marchait un bataillon de domestiques en livrée noire, tenant des mouchoirs blancs comme la neige sur leurs visages rouges de douleur.

Tous les notables de la ville, une longue file de noires calèches funèbres, suivaient le convoi.

Parmi eux, cela va sans dire, se trouvaient aussi messieurs