Page:Heine - Poëmes et légendes, 1861.djvu/380

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« Beaucoup de musiciens sont invités, des chanteuses aussi, surtout les cigales du grand monde.

« Les butors, les frelons, les taons, les bourdons sonneront de la trompette et battront du tambour.

« Ils joueront la musique de la fête. Déjà voici venir les gens de la noce ; ces papillons aux ailes bigarrées sont toujours bien huppés.

« Voici venir toute la famille, parée et joyeuse. À vrai dire, il y a dans le nombre beaucoup de vilains insectes.

« Les sauterelles et les guêpes, les tantes et les cousins arrivent. Les trompettes retentissent.

« Le révérend crapaud, pasteur en robe noire, se présente aussi. ’— Il se fait tard déjà, et les cloches sonnent, bim-bam, bim-bam… Où reste mon cher fiancé ? »

« Les cloches sonnent, bim-bam, bim-bam. — Où reste donc mon fiancé chéri ? »

Le fiancé volait toujours bien loin, bien loin. Il s’était posé enfin sur un tas de fumier.

Il y resta sept ans, jusqu’à ce que la fiancée fût morte et pourrie.