Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/287

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ressemblance de l’évidence. Ces arrangements-là n’ont qu’un défaut, c’est de ne pas tenir compte du mystère, qui est au fond de tout. Leurs arrangements ne dépassent pas la sphère des probabilités. Aussi sont-ils déjoués par ce ministre de Dieu qui s’appelle l’imprévu, et qui est le représentant visible du mystère.

Les hommes peuvent faire à un homme une réputation ; ils ne peuvent pas lui faire une gloire. La réputation se prépare ; la gloire éclate. La réputation se fait par tel ou tel moyen ; la gloire n’a aucun moyen à son service : elle est, ou elle n’est pas, comme la vie. La réputation brille, la gloire resplendit. L’habileté peut mener à la réputation ; rien ne mène à la gloire, excepté celui qui dirige vers le soleil le regard de ses aigles.

Quand un homme a fait sa réputation il peut retrouver sur le sable les traces des pas qui l’ont conduit là où il est arrivé, et ses amis essayent de le suivre, en marchant comme il a marché.

Quand la gloire éclaire un homme, nul ne peut suivie, sur aucune carte de géographie, la carte qu’a suivie l’auréole pour rencontrer son front.

Pour se faire une réputation, il faut beaucoup de choses, beaucoup d’instruments, beaucoup de procédés.

Pour naître à la gloire, il n’y a qu’un moyen, c’est de naître, et, en général, Dieu vous ferme longtemps toutes les routes de la