Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/36

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si grande, si immense, si divine, m’a environné extérieurement et intérieurement, une si vive lumière a irradié mon âme et avec tant de plénitude, une si grande surabondance de tous les plus exquis parfums m’a embaumé, que ni mon corps de misère ni mon esprit abattu ne pouvaient soutenir les suavités et le poids immense d’une telle félicité. Mon cœur a défailli et mon esprit a succombé, opprimé par la majesté d’une si grande gloire. Oui, j’en prends pour témoin ce Dieu véritable, dont la présence se manifestait en cette incomparable Vierge ; si je n’avais été éclairé par les célestes enseignements que j’ai reçus de vous, j’aurais cru qu’elle était la véritable Divinité, objet de toute adoration, car je ne pouvais comprendre dans les esprits bienheureux qui contemplent Dieu même, ni plus de gloire, ni plus de bonheur que ce que je goûtais, tout indigne que j’en étais, moi si heureux alors, et maintenant si malheureux. Grâces au Dieu très haut et très bon, grâces à la Vierge Marie et au très éminent apôtre Jean, grâces à vous-même. Sommet glorieux, chef triomphant de l’Église, de m’avoir procuré un si céleste spectacle et valu tant de bonheur. Adieu[1]. »

Au-dessus des neuf chœurs des Anges, au-dessus de toutes les montagnes créées connues et inconnues, au-dessus des flammes, des nei-

  1. J’emprunte cette lettre à un ouvrage de M. l’abbé Begel : Vie de la Sainte Vierge, d’après la tradition.