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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/366

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Celui qui a dit : Je suis Celui qui suis. Amen est l’adhésion de l’homme à la Vérité, le cri de triomphe, l’hymne de gloire. Qu’est-ce, en effet, que l’hymne de gloire, sans l’affirmation de l’Être qui resplendit ?

L’homme doit se transformer en un cri de triomphe, devenir l’Amen vivant qui monte de la terre au ciel. Que faire de nos âmes et de nos corps, sinon des voix qui disent : Amen ? Que faire de nos paroles, de nos pensées, de nos gestes, de nos regards, sinon des Amen triomphants ? Amen dit : Oui, Seigneur, à celui qui est la Plénitude. En dehors de l’Amen, c’est le vide qui nous menace, le précipice qui nous attire. En dehors de l’Amen, la vie humaine, qui doit être une affirmation vivante de la vérité, perd sa destination et sa raison d’être.

Voulez-vous entrer dans le détail pratique de la prière ? Écoutez Bossuet (Méditations sur les Évangiles, 41e jour) :

« Il faut prier toujours et ne cesser jamais[1] ! Cette prière perpétuelle ne consiste pas en une perpétuelle tension d’esprit qui ne ferait qu’épuiser les forces, et dont on ne viendrait peut-être pas à bout. Cette prière perpétuelle se fait lorsqu’ayant prié à ses heures, on recueille de sa lecture quelque vérité, ou quelque mot, qu’on conserve dans son cœur et qu’on rappelle sans effort de temps en temps ; en se tenant le plus qu’on peut

  1. Saint Luc, XVIII, 1.