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LES TÉNÈBRES ET LA FOULE



Nous avons étudié l’action de la lumière sur la foule humaine.

Étudions aujourd’hui celle des ténèbres.

L’erreur est une négation qui, en général, se présente d’abord sous la forme d’une affirmation.

Chaque siècle a son erreur.

Comme il s’agit de venir au secours du dix-neuvième, c’est l’erreur du dix-neuvième siècle que nous allons regarder en face.

Jusqu’ici les siècles ont épelé l’alphabet du mensonge ; l’un d’eux niait une vérité, le siècle suivant niait l’autre ; on décomposait, on niait. L’histoire niait en détail ; elle n’osait pas nier en bloc.

Un homme niait une vérité d’un air savant ; il avait des disciples. Ses disciples eux-mêmes avaient, non pas pour disciples, mais pour suivants, ceux qui avaient le goût de la révolte : le maître commençait, en général, par leur promettre à tous l’affranchissement de la pensée, continuait en leur imposant, toutes ses fantaisies personnelles, et finissait en les maudissant, à cause de leur désobéissance.

Mais l’impulsion de mort était donnée : quand la guerre s’élevait entre le maître et