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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/74

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Rouge fait son devoir ; elle délivre, elle engloutit ; Moïse chante, le Christ approche.

Cependant l’Égypte adore un crocodile qui se vautre sur un tapis, et le roi Ophra défie la divinité de le détrôner.

L’histoire abandonne l’Egypte : avec le peuple hébreu elle passe la mer Rouge, suit Moïse et va à Jésus-Christ. Si elle jette un regard en arrière vers l’antique séjour des Pharaons, les ruines de Thèbes l’instruisent, comme la parole d’une majesté disparue. Mais le passé n’a pas le droit d’accabler l’histoire ; la poussière des décombres n’a pas le droit de l’aveugler ! Elle passe dans le désert, elle regarde le serpent d’airain, elle attend Jésus-Christ et va vers lui. Les Pharaons sont morts.

La science, représentée par l’Égypte, avoisinait la Judée ; la richesse avait aussi son œuvre à faire. Voici la Phénicie : les noms de Tyr et de Sidon appellent la pensée des magnificences orientales.

La Phénicie creuse les montagnes, les escalade, et, armée de la hache, renverse les cèdres, gloires du Liban. Elle les taille en vaisseaux et marche avec eux à la conquête des mers. Mais voici un fait capital et peu connu. Comme si elle se sentait en quelque façon maîtresse du monde, la Phénicie distribue aux peuples leur nom, et ce nom reste. Nous parlons phénicien sans le savoir. Afrique vient d’Alféric, en phénicien, épi de blé (voir Langlet : Histoire des Phéniciens). Sur