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Page:Hello-Les Plateaux de la balance, Perrin, 1923.djvu/95

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heurta Annibal, le mensonge fut l’indigne linceul qui ensevelit Carthage, fille de l’Orient.

Tant que Rome, fidèle à son type, resta forte, elle châtia les races supérieures mais infidèles. Mais dès qu’elle pécha contre elle-même au point de s’énerver, Rome prononça son arrêt de mort. Elle tourna contre elle-même la massue qu’elle avait promenée sur le monde. Quand l’Orient et l’Occident eurent atteint tous deux le fond de l’abîme, Antoine rencontra Cléopâtre. Alors il n’y eut plus que des vaincus. L’ancien monde finissait, assassiné par lui-même.

Cependant les regards du monde étaient toujours tournés vers l’Orient : la terre a toujours attendu la purification de l’Orient, la réconciliation de la lumière et de la grandeur.

Orietur Stella, avait dit Balaam. il se lèvera une étoile. Les Mages quittèrent leur pays, et l’Orient, se levant comme l’Enfant prodigue, pour regagner la maison du père, alla s’agenouiller devant Celui qui rend la lumière aux yeux fermés. Quelques années après, l’Apôtre qui avait mis ses doigts dans les plaies glorifiées du Sauveur, rencontra au pays du soleil ceux qui, jadis, avaient suivi l’étoile. Thomas Didyme, dont le nom veut dire double abîme, baptisa l’Orient dans la personne des rois Mages.

Si l’Orient eût été cette fois fidèle, les destinées du monde seraient redevenues lumineuses. Mais l’Orient oublia le baptême qu’il