examen. La raison discute avec cet homme la sagesse de son action, écoute sa réponse, et la soumet au jugement de l’intéressé.
L’ami plein de tendresse pour son ami le contredit à regret. Ne le persuade-t-il pas ? il a recours aux larmes et à la priere, le conjure, par le lien sacré qui unit son bonheur au sien, de ne point s’exposer au danger de cette action. L’amour prend un autre ton ; et, pour combattre la résolution de son amant, la maîtresse n’allegue d’autre motif que sa volonté et son amour. L’amant résiste-t-il ? elle s’abaisse enfin à raisonner. Mais la raison n’est jamais que la derniere ressource de l’amour.
On peut donc, à la différente maniere de donner le même conseil, distinguer l’espece de caractere ou de passion qui le dicte. Mais la fourberie a-t-elle une langue particuliere ? Non. Aussi le fourbe emprunte-t-il celle de l’amitié, et se reconnoît-il à la différence qu’on remarque entre le sentiment dont il se dit af-