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SECTION IX, CHAP. IV.

de lois et de préjugés, c’est de l’opiniâtreté, et non de l’inconstance de l’esprit humain, que l’on peut de plaindre.

Que de temps pour désabuser quelquefois un peuple d’une religion fausse et destructive du bonheur national ! Que de temps pour abolir une loi souvent absurde et contraire au bien public ! Pour opérer de pareils changements, ce n’est pas assez d’être roi, il faut être un roi courageux, instruit, et secouru encore par des circonstances favorables. L’éternité, pour ainsi dire, des lois, des coutumes, des usages de la Chine, dépose contre la prétendue légèreté des nations.

Supposons l’homme aussi réellement inconstant qu’on le dit, ce seroit dans le cours de sa vie que se manifesteroit son inconstance. Par quelle raison en effet des lois respectées de