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DE L’HOMME,

à-la-fois guerriers et négociants. Les richesses gagnées dans le commerce leur fournissoient les moyens de porter la guerre au dehors. Ils avoient à cet égard un grand avantage sur les Lacédémoniens. Ces derniers, orgueilleux et pauvres, voyoient avec chagrin dans quelles bornes étroites leur indigence contenoit leur ambition. Le desir de commander, desir si puissant sur deux républiques rivales et guerrieres, rendit cette pauvreté insupportable aux Spartiates. Ils se dégoûterent donc insensiblement des lois de Lycurgue, et contracterent des alliances avec les puissances de l’Asie.

La guerre du Péloponnese s’étant alors allumée, ils sentirent plus vivement le besoin d’argent. La Perse en offrit : les Lacédémoniens l’accepterent. Alors la pauvreté, clef de l’édi-