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DE L’HOMME,

lui, que de tous les amours c’est le plus agréable, excepté cependant pour les désœuvrés.

Une coquette est pour ces derniers une maîtresse délicieuse. Entre-t-elle dans une assemblée, vêtue de cette maniere galante qui permet à tous d’espérer ce qu’elle n’accordera qu’à très peu ? l’oisif s’éveille, sa jalousie s’irrite, il est arraché à l’ennui[1]. Il faut donc des coquettes aux oisifs, et de jolies filles aux occupés.

La chasse des femmes, comme celle du gibier, doit être différente, selon le temps qu’on veut y mettre.

  1. La plus forte passion de la coquette est d’être adorée. Que faire à cet effet ? Toujours irriter les desirs des hommes, et ne les satisfaire presque jamais. « Une femme, dit le proverbe, est une table bien servie, qu’on voit d’un œil différent avant ou après le repas. »