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DE L’HOMME,

nistre sera persécuté. Il en est de même du philosophe : ses préceptes tendent-ils à assurer le bonheur du plus grand nombre ? il aura pour ennemis tous les voleurs de l’état ; et ces derniers sont à craindre. Pénétré-je les intrigues d’un clergé avide ? déconcerté-je les projets de l’avarice et de l’ambition monacale ? si le moine est puissant, je suis poursuivi. Prouvé-je les malversations d’un homme en place ? si ma preuve est claire, je suis puni. La vengeance du fort sur les foibles est toujours proportionnée à la vérité des accusations intentées contre lui. C’est du puissant (2) que Ménippe dit : « Tu te fâches, ô Jupiter, tu prends ton foudre ; tu as donc tort. »

Le puissant est communément d’autant plus cruel qu’il est plus stupide. Qu’un Turc, en entrant au divan, y représente que l’intolérance du maho-