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DE L’HOMME,

ral. Il n’est donc que deux formes de gouvernement, l’une bonne, l’autre mauvaise : c’est à ces deux especes que je les réduis toutes. Or, dans l’assemblage des conventions qui les constituent, dire qu’on ne peut changer les lois nuisibles à la nation, que de telles lois sont sacrées, qu’elles ne peuvent être légitimement réformées, c’est dire qu’on ne peut changer le régime contraire à sa santé ; qu’affligé d’une plaie, c’est un crime de la nettoyer ; qu’il faut la laisser tomber en gangrene (9).

Au reste, si tout gouvernement, de quelque nature qu’il soit, ne peut se proposer d’autre objet que le bonheur du plus grand nombre des citoyens, tout ce qui tend à les rendre heureux ne peut être contraire à sa constitution (10). Celui-là seul doit s’opposer à toute réforme utile à l’état,