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DE L’HOMME,

roit-on changé la forme du gouvernement ? non ; l’on en auroit seulement corrigé les abus. Quel monarque vertueux ne se prêteroit point à cette réforme ? Compare-t-on les rois de l’Europe à ces stupides sultans de l’Asie, à ces vampires qui sucent le sang de leurs sujets, et que toute contradiction révolte ? soupçonner son prince d’adopter les principes d’un despotisme oriental, c’est lui faire l’injure la plus atroce. Un souverain éclairé ne regarda jamais le pouvoir arbitraire, soit d’un seul, tel qu’il existe en Turquie, soit de plusieurs, tel qu’il existe en Pologne, comme la constitution réelle d’un état. Honorer de ce titre un despotisme cruel, c’est donner le nom de gouvernement à une confédération de voleurs (11), qui, sous la banniere d’un seul ou de plusieurs, ravagent les provinces qu’ils habitent.