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SECTION IX, CHAP. XIII.

trop exciter les hommes à la recherche de la vérité[1].

Tout vice, disent les philosophes, est une erreur de l’esprit. Les crimes et les préjugés sont freres ; les vérités et les vertus sont sœurs. Mais quelles sont les matrices de la vérité ? la contradiction et la dispute. La liberté de penser porte les fruits de la vérité : cette liberté éleve l’ame, engendre des pensées sublimes ; la crainte au contraire l’affaisse, et ne produit que des idées basses.

  1. Pour détruire l’erreur faut-il la forcer au silence ? Non. Que faire donc ? La laisser dire. L’erreur, obscure par elle-même, est rejetée de tout bon esprit. Le temps ne l’a-t-il point accréditée ? n’est-elle point favorisée du gouvernement ? elle ne soutient point le regard de l’examen. La vérité donne à la longue le ton par-tout où on la dit librement.