Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 11.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
SECTION VIII, CHAP. XIV.

Dans la tragédie des Euménides, par quel art Eschyle et son décorateur firent-ils une si vive impression sur les Grecs ? En leur présentant un spectacle et des décorations effrayantes. Cette impression fut peut-être horrible pour quelques uns, parcequ’elle fut portée jusqu’au terme de la douleur ; mais cette même impression adoucie eût été généralement reconnue pour sublime. En image, le sublime suppose donc toujours le sentiment d’une terreur commencée[1], et ne peut être le

  1. Quelles sont les especes de contes dont l’homme, la femme, et l’enfant, sont le plus avides ? Ceux de voleurs et de revenants. Ces contes effraient ; ils produisent en eux le sentiment d’une terreur commencée, et ce sentiment est celui qui fait sur eux l’impression la plus vive.