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SECTION VIII, CHAP. XIV.

du connu qu’on s’éleve à l’inconnu ; pour concevoir toute la grandeur de cette image, qu’on se rappelle celle d’une nuit profonde, lorsque les orages amoncelés en redoublent l’obscurité, lorsque la foudre, allumée par les vents, déchire le flanc des nuages, et qu’à la lueur répétée et fugitive des éclairs on voit les mers, les flottes, les plaines, les forêts, les montagnes, les paysages, et l’univers entier, à chaque instant disparoître et de reproduire.

S’il n’est point d’homme auquel ce spectacle n’en impose, quelle impression n’eût donc point éprouvée celui qui, n’ayant point encore d’idée de la lumiere, l’eût vue pour la premiere fois donner la forme et les couleurs à l’univers[1] ! Quelle admiration

  1. Quelque belle que soit cette image