Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 11.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
DE L’HOMME,

qu’une impression, si je l’ose dire, émoussée et foible[1]. Telle est la sensation éprouvée à la vue de ces temples gothiques que l’architecte a surchargés de sculpture : l’œil, distrait et fatigué par le grand nombre des ornements, ne s’y fixe point sans recevoir une impression pénible.

Trop de sensations à-la-fois font confusion : leur multiplicité détruit leur effet. À grandeur égale, l’édifice le plus frappant est celui dont mon

  1. La plan d’Héraclius parut d’abord trop compliqué aux gens du monde ; il exigeoit trop d’attention de leur part. Boileau fait allusion à cette tragédie dans ces vers de son Art poétique :

    Je me ris d’un auteur qui, lent à s’exprimer,
    De ce qu’il veut d’abord ne sait pas m’informer,
    Et qui, débrouillant mal une pénible intrigue,
    D’un divertissement me fait une fatigue :
    J’aimerois mieux encor qu’il déclinât son nom.
    Etc. …