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SECTION VIII, CHAP. XXII.

par cette espece de travail, peut pourvoir à ses besoins physiques et à celui de ses amusements, est à-peu-près aussi heureux qu’il le peut être[1]. Mais doit-on compter l’amusement parmi les besoins ? Il faut à l’homme, comme à l’enfant, des moments de récréation ou de changement d’occupation. Avec quel plaisir l’ouvrier et l’avocat quittent-ils, l’un son attelier, et l’autre son cabinet, pour la comédie ! S’ils sont plus sensibles à ce spectacle que l’homme du monde,

  1. La condition de l’ouvrier qui, par un travail modéré, pourvoit à ses besoins et à ceux de sa famille est de toutes les conditions peut-être la plus heureuse. Le besoin, qui nécessite son esprit à l’application, son corps à l’exercice, est un préservatif contre l’ennui et les maladies. Or, l’ennui et les maladies sont des maux, la joie et la santé des biens.