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DE L’HOMME,

dresse, ils se fussent mariés, eussent fait des enfants, et puis c’est tout. Or, un enfant est bientôt fait. L’époux et l’épouse se fussent ennuyés une partie de leur vie.

Pour conserver leurs desirs dans toute leur activité, pour occuper leur jeunesse et en écarter l’ennui, le chevalier et sa maîtresse dûrent donc, par une convention tacite et inviolable, s’engager l’un d’attaquer, l’autre de résister tant de temps. L’amour, par ce moyen, devenoit une occupation. C’en étoit réellement une pour le désœuvré chevalier.

Toujours en action près de sa bien-aimée, il falloit pour la conquérir que l’amant se montrât passionné dans ses propos, vaillant dans les combats, qu’il se présentât dans les tournois, y parût bien monté,