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VERS
SUR LA MORT
D’HELVÉTIUS.
SUR LA MORT
D’HELVÉTIUS.
AUX MANES DE MON AMI.
Ô toi qui ne peux plus m’entendre,
Ami qui, dans la tombe avant moi descendu,
Trahis mon espoir le plus tendre :
Quand je disois, hélas ! que j’avois trop vécu,
Qu’à ce malheur affreux j’étois loin de m’attendre !
Ô comment exprimer tout ce que j’ai perdu ?
C’est toi qui, me cherchant au sein de l’infortune,
Relevas mon sort abattu,
Et sus me rendre chere une vie importune.
Ta vertu bienfaisante égaloit tes talents :
Tendre ami des humains, sensible à leurs miseres,
Tes écrits combattoient l’erreur et les tyrans,
Et ta main soulageoit tes freres.