Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 13.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LETTRE VIII.

Je me gronde bien de ma paresse, mon cher et aimable ami ; mais j’ai été si indignement occupé de prose depuis un mois, que j’osois à peine vous parler de vers. Mon imagination s’appesantit dans des études qui sont à la poésie ce que des garde-meubles sombres et poudreux sont à une salle de bal bien éclairée. Il faut secouer sa poussiere pour vous répondre. Vous m’avez écrit, mon charmant ami, une lettre où je reconnois votre génie. Vous ne trouvez point Boileau assez fort : il n’a rien de sublime, son imagination n’est point brillante, j’en conviens avec vous. Aussi il me semble qu’il ne passe point pour un poëte sublime ; mais il a bien fait ce qu’il pouvoir et