Ce spectacle à mes yeux se présente sans cesse.
Tout, même dans tes bras, n’accable de tristesse.
Quel déluge de maux inonde l’univers !
Ariman a par-tout transporté les enfers.
J’ai vu l’homme encenser et couronner le vice ;
J’ai vu le vrai talent, courbé sous l’injustice,
Au rôle de flatteur s’abaisser sans effort ;
Le vertueux forcé de ramper sous le fort ;
Des rois ambitieux, se disputant la terre,
Dans le champ des combats se lancer le tonnerre ;
J’ai vu l’Intolérance au pied des saints autels,
En invoquant les dieux, égorger les mortels,
Et le sage. à genoux devant l’Erreur altiere,
En recevoir des lois, et n’oser s’y soustraire.
Oromaze l’entend, et des voûtes des cieux
Descend enveloppé d’un tourbillon de feux.
C’est à l’espoir, dit-il, à ranimer ton zele.
Non, la nuit de l’erreur ne peut être éternelle :
Sois assuré que l’homme, ô sensible Elidor,
A son premier état peut s’élever encor.
Si le bien est du vrai toujours inséparable,
La perte de ce bien n’est point irréparable.
Un siecle de lumiere un jour doit ramener
Ce siecle de bonheur qui semble s’éloigner.
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