Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/159

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Remontez à la source des privileges, ils sont tous fondés ou sur des préjugés ou sur des injustices. Ceux qui par hasard ont été accordés comme récompenses sont l’effet d’une vue courte et peu sensible au bonheur des autres ; car il n’y a aucun privilege qui ne nuise à un tiers. Il est injuste de favoriser une partie de la nation aux dépens du reste, et cela est toujours ainsi. Quant à l’ancienne possession, c’est un titre presque toujours vicieux dans son origine ; et, aux yeux d’un philosophe, on ne prescrit jamais contre les vrais intérêts du peuple. Il est toujours sage, en rachetant ou en indemnisant les particuliers, de travailler à l’anéantissement de tout privilege. Les places seules doivent avoir des distinctions, et jamais de privileges ni d’exemptions.