Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/169

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ne faire la guerre que malgré soi ? Si le peuple étoit bien instruit là-dessus, des ambitieux, des intrigants, ne viendroient pas à bout de le séduire ; les mots de gloire et de grandeur ne l’entraîneroient pas à de folles entreprises ; et, quand il faudroit se défendre, il combattroit sans relâche pour ses enfants et leurs meres. Un peuple heureux n’est jamais lâche ; il craint trop de ne l’être plus.

Je dois justifier ce que j’ai dit, que Montesquieu exagéroit en disant que les nations devoient se faire dans la paix le plus de bien qu’il étoit possible. Il semble odieux de blâmer une maxime de bienfaisance ; mais il n’y a de bon que ce qui est vrai. Je crois peu aux vertus que personne n’a jamais senties, et qui ne peuvent même pas être l’objet du sentiment. Quand je vois un homme