Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/172

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clergé. Et, comme le clergé leur opposoit une résistance plus soutenue, ils ont eu plus à combattre ; tandis que la noblesse, occupée à la guerre, peu curieuse du droit de juger, laissoit entraîner sa jurisdiction, et, quelquefois par raison, quelquefois par avarice, étoit bien aise d’en être dépouillée. Et, au fond, ni la justice criminelle, ni les jugements civils, ne sont bien entre les mains des particuliers ; et, si l’on étoit animé par le desir du bien public, on aimeroit mieux voir la justice entre les mains des villes et des corps intéressés à la manutention de la chose publique que dans les mains des seigneurs, qui n’y prennent aucune part, parcequ’ils n’y entendent rien : et la constitution ne seroit pas changée par ce changement ; car les rangs intermédiaires, seuls nécessaires peut-être à la consti-