Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/81

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Cependant les nations de l’Europe ont encore de l’énergie ; de grandes lumieres sont répandues chez quelques unes, et leurs ministres ne sont pas si habiles qu’on ne puisse profiter de leurs fautes pour anéantir leur pouvoir et le rendre au peuple. Les grands veulent gouverner, et sont ignorants. Le clergé s’avilit par ses richesses et ses mauvaises mœurs. Les corps de justice n’ont que des prétentions ridicules. Dès que le peuple sentira sa force et ses moyens, il dissipera tous ces fantômes de la tyrannie. Alors la constitution anglaise sera utile au monde  ; ses abus mêmes, éclairés par une longue expérience, serviront à les faire éviter. Le progrès naturel des connoissances amenera plus d’accord, plus de simplicité dans les plans d’une association libre. Les pouvoirs seront plus distincts, moins compliqués, et