Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/12

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Entre plusieurs de ces prétendus

    religion ; ils ne l’ont été qu’à la superstition. Aussi rien de plus ridicule que les déclamations qu’on fait, ou contre les philosophes, ou contre les académies de province. Ceux qui les composent, dit-on, ne peuvent éclairer la terre ; ils feroient mieux de la cultiver. De pareils hommes, répliquera-t-on, ne sont pas d’état à labourer la terre. D’ailleurs, vouloir, pour l’intérêt de l’agriculture, les enregistrer dans le rôle des laboureurs, lorsqu’on entretient tant de mendiants, de soldats, d’artisans de luxe, et de domestiques, c’est vouloir rétablir les finances d’un état par des ménages de bouts de chandelles. J’ajouterai même qu’en supposant que ces académies de province ne fissent que peu de découvertes, on peut du moins les considérer comme les canaux par lesquels les connoissances de la capitale se communiquent aux provinces : or rien de plus utile que d’éclairer les hommes. Les lumieres philosophiques,