Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/120

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si les erreurs commencent à s’écouler ; et si l’on apperçoit çà et là dans l’univers quelques îles où la vertu et la vérité puissent prendre terre pour se communiquer aux hommes.

Mais tant de précautions ne se prennent qu’avec des préjugés peu dangereux. Que doit-on à des hommes qui, jaloux de la domination, veulent abrutir les peuples pour les tyranniser ? Il faut, d’une main hardie, briser le talisman d’imbécillité auquel est attachée la puissance de ces génies malfaisants, découvrir aux nations les vrais principes de la morale, leur apprendre qu’insensiblement entraînées vers le bonheur apparent ou réel, la douleur et le plaisir sont les seuls moteurs de l’univers moral, et que le sentiment de l’amour de soi est la seule base sur laquelle on puisse jeter les fondements d’une morale utile.