Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/125

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heur temporel des hommes[1] ? Mais la plupart de ces religions sont trop absurdes pour donner de pareils étaies à la vertu. On ne l’appuiera pas non plus sur les principes de la vraie religion ; non que la morale n’en soit excellente, que ses maximes n’élevent l’ame jusqu’à la sainteté, et ne la remplissent d’une joie intérieure, avant-goût de la joie céleste ; mais parceque ses principes ne pourroient convenir qu’au petit nombre de chrétiens répandus sur la terre ; et qu’un philosophe, qui, dans ses écrits, est toujours censé parler à l’univers, doit donner à la vertu des fondements sur lesquels toutes les nations puissent également bâtir, et par conséquent

  1. Cicéron ne le pensoit pas, puisque tout homme en place qu’il étoit, il croyoit devoir montrer au peuple le ridicule de la religion païenne.