Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/140

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mun les réunit ou les divise ; que le sentiment de préférence que chacun éprouve pour soi, sentiment auquel est attaché la conservation de l’espece, est gravé par la nature d’une maniere ineffaçable[1] ; que la sensi-

    suite, il est une secte de brachmanes qui pense que l’esprit s’unit à la matiere, et s’y embarrasse ; que la sagesse, qui purifie l’ame, et qui n’est autre chose que la science de la vérité, produit la délivrance de l’esprit par le moyen de l’analyse. Or l’esprit, selon ces brachmanes, se dégage, tantôt d’une forme, tantôt d’une qualité, par ces trois vérités, Je ne suis en aucune chose, aucune chose n’est en moi, le moi n’est point. Lorsque l’esprit sera délivré de toutes ses formes, voilà la fin du monde. Ils ajoutent que, loin d’aider l’esprit à se dégager de ses formes, les religions ne font que serrer les liens dans lesquels il s’embarrasse.

  1. Le soldat et le corsaire desirent la