Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/147

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En effet, si les actions d’un particulier ne peuvent en rien contribuer au bonheur universel, et si les influences de sa vertu ne peuvent sensiblement s’étendre au-delà des limites d’un empire, il n’en est pas ainsi de ses idées. Qu’un homme découvre un spécifique, qu’il invente une machine, telle qu’un moulin à vent, ces productions de son esprit peuvent en faire un bienfaiteur du monde[1].

  1. Aussi l’esprit est-il le premier des avantages, et peut-il infiniment plus contribuer au bonheur des hommes que la vertu d’un particulier. C’est à l’esprit qu’il est réservé d’établir la meilleure législation, de rendre par conséquent les hommes le plus heureux qu’il est possible. Il est vrai que même le roman de cette législation n’est pas encore fait, et qu’il s’écoulera bien des siecles avant qu’on en réalise la fiction ; mais enfin, en s’armant