Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/187

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de mémoire est dans les hommes l’effet de leur inattention, ou d’une imperfection dans l’organe qui la produit, il faut avoir recours à l’expérience. Elle nous apprend que parmi les hommes il en est beaucoup, comme saint Augustin et Montaigne le disent d’eux-mêmes, qui, ne paroissant doués que d’une mémoire très foible, sont, par le desir de savoir, parvenus cependant à mettre un assez grand nombre de faits et d’idées dans leur souvenir pour être mis au rang des mémoires extraordinaires. Or, si le desir de s’instruire suffit du moins pour savoir beaucoup, j’en conclus que la mémoire est presque entièrement factice. Aussi l’étendue de la mémoire dépend 1°. de l’usage journalier qu’on en fait ; 2°. de l’attention avec laquelle on considere les objets que l’on y veut imprimer, et qui, vus