Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/192

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entièrement factice ; et qu’entre les hommes que j’appelle bien organisés cette grande inégalité de mémoire est moins l’effet d’une inégale perfection dans l’organe qui la produit que d’une inégale attention à la cultiver.

Mais, en supposant même que l’inégale étendue de mémoire qu’on remarque dans les hommes fût entièrement l’ouvrage de la nature, et fût aussi considérable en effet qu’elle l’est en apparence, je dis qu’elle ne pourroit influer en rien sur l’étendue de leur esprit, 1o. parceque le grand esprit, comme je vais le démontrer, ne suppose pas la très grande mémoire, et 2o. parceque tout homme est doué d’une mémoire suffisante pour s’élever au plus haut degré d’esprit.

Avant de prouver la premiere de ces propositions, il faut observer que,