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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/209

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nos idées ; il est, dira-t-on, évident que c’est de l’inégale capacité d’attention des hommes que dépend la force inégale de leur esprit.

En effet, si le plus foible degré de maladie, auquel on ne donneroit que le nom d’indisposition, suffit pour rendre la plupart des hommes incapables d’une attention suivie, c’est sans doute, ajoutera-t-on, à des maladies pour ainsi dire insensibles, et par conséquent à l’inégalité de force que la nature donne aux divers hommes, qu’on doit principalement attribuer l’incapacité totale d’attention qu’on remarque dans la plupart d’entre eux, et leur inégale disposition à l’esprit ; d’où l’on conclura que l’esprit est purement un don de la nature.

Quelque vraisemblable que soit ce raisonnement, il n’est cependant point confirmé par l’expérience.