Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/225

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les idées de la justice, considérée de nation à nation, ou de particulier à particulier, doivent être extrêmement différentes.

Si l’église et les rois permettent la traite des negres ; si le chrétien, qui maudit au nom de Dieu celui qui porte le trouble et la dissension dans les familles, bénit le négociant qui court la Côte-d’Or ou le Sénégal pour échanger contre des negres les marchandises dont les Africains sont avides ; si par ce commerce les Européans entretiennent sans remords des guerres éternelles entre ces peuples ; c’est que, sauf les traités particuliers et des usages généralement reconnus auxquels on donne le nom de droit des gens, l’église et les rois pensent que les peuples sont, les uns à l’égard des autres, précisément dans le cas des premiers hommes avant qu’ils