Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/227

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ventions faites avec la société, et pourquoi, conformément à l’opinion publique, les conquêtes injustes déshonorent moins une nation que les vols n’avilissent un particulier, il suffit de rappeler à ma mémoire la liste de tous les traités violés de tous les temps et par tous les peuples ; alors je vois qu’il y a toujours une grande probabilité que, sans égard à ses traités, toute nation profitera des temps de trouble et de calamités pour attaquer ses voisins à son avantage, les conquérir, ou du moins les mettre hors d’état de lui nuire. Or chaque nation, instruite par l’histoire, peut considérer cette probabilité comme assez grande pour se persuader que l’infraction d’un traité qu’il est avantageux de violer est une clause tacite de tous les traités, qui ne sont proprement que des treves, et qu’en saisis-