Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/233

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il doit, dans l’un et l’autre cas, observer également les rapports qu’ont entre eux les objets que sa mémoire ou son maître lui présentent. Or, comme on ne peut sans un hasard singulier se représenter uniquement les idées nécessaires à la découverte d’une vérité, et n’en considérer précisément que les faces sous lesquelles on doit les comparer entre elles, il est évident que, pour faire une découverte, il faut rappeler à son esprit une multitude d’idées étrangeres à l’objet de la recherche, et en faire une infinité de comparaisons inutiles ; comparaisons dont la multiplicité peut rebuter. On doit consommer infiniment plus de temps pour découvrir une vérité que pour en suivre la démonstration ; mais la découverte de cette vérité n’exige en aucun instant plus d’effort d’attention que