Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/272

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En quels climats cet amour vertueux de la patrie n’a-t-il pas exécuté d’actions héroïques ? À la Chine, un empereur, poursuivi par les armes victorieuses d’un citoyen, veut se servir du respect superstitieux qu’en ce pays un fils a pour les ordres de sa mere pour contraindre ce citoyen à désarmer. Député vers cette mere, un officier de l’empereur vient, le poignard à la main, lui dire qu’elle n’a que le choix de mourir ou d’obéir. « Ton maître, lui répondit-elle

    « Laissons les oracles aux femmes, aux lâches, et aux ignorants. L’homme de courage, indépendant des dieux, sait vivre et mourir de lui-même ; il se présente également à sa destinée, soit qu’il la connoisse, ou qu’il l’ignore. »

    César, enlevé par des pirates, conserve son audace, et les menace de la mort, à laquelle il les condamne en abordant.