Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/274

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Si le noble orgueil, la passion du patriotisme et de la gloire, déterminent les citoyens à des actions si

    reillement la mere d’Abdallah, lorsque son fils, abandonné de ses amis, assiégé dans un château, et pressé d’accepter la capitulation honorable que lui offroient les Syriens, alla consulter sa mere sur le parti qu’il avoit à prendre. Il reçut cette réponse : « Mon fils, lorsque tu pris les armes contre la maison d’Ommiah, crus-tu soutenir le parti de la justice et de la vertu ? » — « Oui, lui répondit-il ». — « Eh bien ! réplique-t-elle, qu’y a-t-il à délibérer ? Ne sais-tu pas que se rendre à la crainte est d’un lâche ? Veux-tu être le mépris des Ommiahs, et qu’on dise qu’ayant à choisir entre la vie et ton devoir, c’est la vie que tu as préférée ? »

    C’est cette même passion de la gloire qui, lorsque l’armée romaine, mal vêtue et transie de froid, alloit se dé-