Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/32

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du changement arrivé dans nos mœurs, qui, nous privant de toute force et de toute élévation dans l’ame, nous fait déja préférer les comédies aux tragédies, qui ne sont plus maintenant que des comédies d’un style élevé, et dont l’action se passe dans les palais des rois.

C’est l’heureux accroissement de l’autorité souveraine qui, désarmant la sédition, avilissant la condition des bourgeois, a dû presque entièrement les bannir de la scene comique, où l’on ne voit plus que des gens du bon air et du grand monde, lesquels y tiennent réellement la place qu’occupoient les gens d’une condition commune, et sont proprement les bourgeois du siecle.

On voit donc qu’en des temps différents certains genres d’esprit font sur le public des impressions très diffé-