Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/46

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connoissance de la botanique, de la géographie et des beaux arts, que de la connoissance du cœur humain, les philosophes excellents en ce dernier genre doivent être plus généralement connus et estimés que les botanistes, les géographes et les grands critiques. Aussi M. de la Motte (qu’il me soit encore permis de le citer pour exemple) eût-il été sans contredit plus généralement estimé s’il eût appliqué à des sujets plus intéressants la même finesse, la même élégance et la même netteté, qu’il a portées dans ses discours sur l’ode, la fable et la tragédie.

Le public, content d’admirer les chefs-d’œuvre des grands poëtes, fait peu de cas des grands critiques ; leurs ouvrages ne sont lus, jugés et appréciés, que par les gens de l’art auxquels ils sont utiles. Voilà la vraie cause du