Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/48

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mere, par cette raison, doit nous paroître moins agréable qu’il ne le parut aux Grecs de son temps. Mais cette perte, et, si je l’ose dire, ce déchet en mérite est plus ou moins grand, selon que les beautés durables qui entrent dans la composition d’un ouvrage, et qui y sont toujours inégalement mélangées aux beautés du jour, l’emportent plus ou moins sur ces dernieres. Pourquoi les Femmes savantes de l’illustre Moliere sont-elles déja moins estimées que son Avare, son Tartuffe et son Misanthrope ? On n’a point calculé le nombre d’idées renfermées dans chacune de ces pieces ; on n’a point, en conséquence, déterminé le degré d’estime qui leur est dû : mais on a éprouvé qu’une comédie telle que l’Avare, dont le succès est fondé sur la peinture d’un vice toujours subsistant et toujours nuisible